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Ce que l’on ignore sur la perte de poids

Pourquoi y a-t-il tant de femmes qui veulent perdre du poids? Pour la plupart, c’est soit dans l’objectif d’être en meilleure santé, soit pour se sentir plus séduisante. Les notions d’IMC et de poids santé, surtout à l’ère des médias sociaux, se révèlent non seulement imprécises, mais potentiellement nocives pour vous. Découvrez pourquoi.

Les fausses croyances

Il existe de ces fausses croyances autour du poids et de la perte de poids qui nous font beaucoup de mal. Dans mon bureau, j’entends souvent des femmes faire référence à leur corps ou à une partie de leur corps avec des mots comme « anormal », « hors norme » ou « difforme ». Et chaque fois, je suis étonnée de les entendre parler d’elles-mêmes de la sorte. Quand je leur demande de m’expliquer ce qu’elles entendent par là, elles me répondent tout bonnement qu’être normale, c’est d’être mince. Et ne pouvant se qualifier de « minces », elles en viennent à la conclusion qu’elles sont anormales, voire difformes.

« La minceur fait plutôt figure d’exception. »

Si certaines femmes croient mordicus à cette idée, rien n’est moins vrai! La rondeur est assurément ce qui se rapproche le plus de la normale, puisqu’elle touche le plus grand nombre de personnes. La minceur fait plutôt figure d’exception. Cette croyance très répandue que d’être mince est la norme soulève une question fondamentale : comment notre conception de la normalité a-t-elle pu s’éloigner autant de la réalité?

Une réalité distordue

Une première explication vient du fait que nous voyons beaucoup plus de femmes via les médias sociaux que dans la vraie vie. En plus de mettre en vedette des femmes exceptionnellement belles et minces, les photos de femmes qui y circulent sont très souvent retouchées. Ainsi, la représentation que nous nous faisons de la femme normale est nécessairement altérée. Nous nous basons sur un échantillon qui est nettement surreprésenté par la femme mince au physique retouché!

« Pour le mieux-être des femmes, remettons les pendules à l’heure! »

Évidemment, nous croyons à ce que nous voyons. Et malheureusement, nous sommes exposés à une réalité distordue.

Les fausses croyances au sujet du poids sont nombreuses et bien ancrées dans la pensée collective. Elles nous poussent à vouloir perdre du poids à tout prix. Pour le mieux-être des femmes, remettons les pendules à l’heure!

L’IMC : une mesure très répandue, mais peu crédible

L’indice de masse corporelle (IMC) est la mesure la plus utilisée pour calculer la masse pondérale et faire des liens avec d’éventuels risques pour la santé. Bien qu’elle soit extrêmement répandue, cette mesure n’en est pas moins imparfaite. En effet, l’IMC et les catégories de poids qui y sont associées perdent de plus en plus de leur crédibilité. Plusieurs experts pensent même qu’il serait bénéfique de les délaisser.

Laissez-moi vous expliquer.

Étonnamment, l’IMC a été développé au 19e siècle par un scientifique belge. Celui-ci avait très clairement indiqué que l’utilisation de son équation devait être strictement réservée aux études sur une très grande population, ajoutant qu’elle n’était pas suffisamment précise pour un usage individuel. Autrement dit, nous faisons actuellement une utilisation de l’IMC qui est tout à fait contre-indiquée par son inventeur!

« L’IMC ne tient pas compte non plus du bagage héréditaire d’une personne ni de son hygiène de vie, deux facteurs déterminants quant à son niveau de santé. »

L’IMC manque en effet de précision. Elle ne fait pas la distinction entre la masse grasse et la masse sèche (tissus, muscles, os, etc.). Si bien que les hommes obtiennent généralement un IMC nettement supérieur à celui des femmes, malgré une masse grasse inférieure. Par ailleurs, elle ne précise pas l’emplacement de la masse grasse, alors que le gras abdominal est associé à davantage de risques pour la santé que tout autre gras. Enfin, l’IMC ne tient pas compte non plus du bagage héréditaire d’une personne ni de son hygiène de vie, deux facteurs déterminants quant à son niveau de santé.

Notons par ailleurs que les catégories de poids associées à l’IMC (poids insuffisant, poids santé, léger surplus de poids, obésité 1, obésité 2, obésité 3) ont été créées par l’industrie américaine des assurances. Plus encore, les fourchettes de poids étaient inférieures aux recommandations médicales, permettant ainsi aux compagnies d’assurance d’augmenter les primes d’un plus grand nombre de clients. Assez malhonnête, n’est-ce pas? Bien entendu, les catégories de poids ont depuis été revues. Mais leurs limites et leur contestabilité demeurent.

Poids santé ou normal : des catégories qui causent du tort à la population

La catégorie « poids santé » ou « poids normal » associée à l’IMC porte un énorme préjudice aux femmes. Cette catégorisation suggère que les personnes dont le poids ne se situe pas dans ladite catégorie ne sont ni en bonne santé ni normales. De quoi ébranler à la fois l’image corporelle et l’estime personnelle! De plus, cette catégorisation place la femme moyenne dans la catégorie « surplus de poids », alors que la silhouette mince se révèle plutôt l’exception.

Plus encore, la notion de « poids santé » laisse entendre que minceur rime avec santé. Elle laisse aussi à penser que d’avoir des rondeurs est synonyme de mauvaise santé. Deux fausses croyances qui nourrissent notre phobie du gras et favorisent la culture de la perte de poids.

« Les notions de « poids santé » et de « poids normal » sont pernicieuses, puisqu’elles ne tiennent pas compte des facteurs héréditaires et biologiques qui influent sur votre poids. »

Pourtant, les liens entre la présence de masse grasse et les risques pour la santé sont de moins en moins évidents. Au contraire, plusieurs études robustes ont démontré que l’alimentation et la pratique d’activités physiques seraient les meilleurs indicateurs de santé après le fait de ne pas fumer. En réalité, une personne ronde et active peut très bien être en meilleure santé qu’une personne mince et sédentaire. Ainsi, si vous êtes préoccupée par votre santé, assurez-vous de bouger suffisamment et de bien vous alimenter. Pas besoin de perdre du poids!

Les notions de « poids santé » et de « poids normal » sont pernicieuses, puisqu’elles ne tiennent pas compte des facteurs héréditaires et biologiques qui influent sur votre poids. Elles suggèrent au contraire qu’il ne tient qu’à vous de maintenir un poids jugé idéal. Et si vous vous en éloignez, c’est que vous êtes paresseuse, que vous avez une mauvaise hygiène de vie, que vous ne vous prenez pas en main, etc. C’est très culpabilisant.

Mais plus encore, c’est FAUX!

On ne devrait jamais parler de poids « santé » ou « normal », mais plutôt de poids « naturel ».

Parlons plutôt de poids NATUREL

Votre poids est principalement déterminé par votre génétique. Votre cerveau, quant à lui, veille à ce que ce poids naturel soit maintenu. À travers les fluctuations de la faim et du métabolisme, votre cerveau cherche à stabiliser votre poids en régulant les changements auxquels il est confronté. Votre corps lutte donc contre les trop grandes pertes et prises de poids en activant divers mécanismes.

Un peu comme un thermostat qui est réglé à 20 degrés. Si une fenêtre est ouverte et laisse l’air froid entrer, le chauffage va s’activer pour réchauffer la pièce. En revanche, si on allume un feu dans la cheminée, le thermostat va réduire la production de chaleur.

Votre poids naturel est le poids que vous obtenez facilement et qui reste stable dans le temps quand vous mangez à votre faim, ni plus ni moins, et que vous faites de l’exercice physique de manière normale. En fait, le poids naturel ne renvoie pas tout à fait à un poids précis, mais plutôt à une fourchette de poids d’environ 10-15 lb. Selon votre hygiène de vie, vous pouvez voir votre poids fluctuer à l’intérieur de cette fourchette. Par contre, diminuer votre poids et le maintenir en dehors de cette fourchette est très difficile, justement parce que votre corps lutte contre ces trop grandes variations de poids.

« Heureusement, en identifiant les fausses croyances que nous entretenons et en les corrigeant, notre rapport au corps s’améliore naturellement. »

Même si vous parvenez à perdre énormément de poids et à stabiliser votre poids durant plusieurs années, il y a peu de chance que votre poids naturel soit changé de manière durable. Recommencez à manger normalement, diminuez la pratique de sport et vous retrouverez illico votre poids naturel. De fait, pour maintenir un poids significativement inférieur à votre poids génétique, vous devrez mettre en place des pratiques drastiques, voire dangereuses, sans y déroger. Cela va évidemment à l’encontre de tous les principes favorisant une vie en santé!

Il existe de nombreuses autres fausses croyances autour du poids et de la perte de poids. Heureusement, en identifiant les fausses croyances que nous entretenons et en les corrigeant, notre rapport au corps s’améliore naturellement. L’acceptation de notre corps tel qu’il est devient alors plus accessible.

Et vous, y a-t-il une croyance autour du poids ou de la perte de poids que vous entretenez et que vous aimeriez voir changer?

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